Interview "MIRAGE"

FULGENT

Après avoir fait plus ample connaissance avec Dolus & Dolus, les organisateurs du MIRAGE FESTIVAL, place aux artistes qui s'y produiront. La soirée de clôture dimanche au Club Transbo propose des lives de Kangding Ray et du Lyonnais FULGENT.

On a posé quelques questions à cet artiste multi-façettes, pas forcément très connu dans la scène locale, qui viendra nous donner sa vision de la musique électronique.

Bonjour, ça roule ? Tu viens jouer au Club Transbo dimanche pour la clôture de la troisième édition du festival Mirage. Tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours ?

Enfant, j’ai d’abord appris le piano classique, durant une dizaine d’années. Je me débrouillais bien mais assez vite j’ai voulu apprendre la guitare puis la batterie. J’ai ensuite fait parti d’un groupe de post-punk indus, dans lequel je jouais parfois de la guitare, parfois de la batterie, parfois du piano “arrangé”...

Puis parallèlement, j’ai commencé à composer des morceaux sur un ordinateur de l’époque, un Amiga. Par la suite, je me suis consacré à ma deuxième passion, la photographie, qui est d’ailleurs aujourd’hui mon activité principale. Mais je ne sépare pas ces activités car il s’agit pour moi de deux médiums assez proches.


Tu joues live, et ça c'est cool. Mais bon sang, ça consiste en quoi un live de ''techno'', c'est un truc de musicos ou quoi ?

C’est une vraie question parce que ça ne va franchement pas de soi. Et j’ai beaucoup réfléchi à cette question tu imagines, venant de la scène rock. Les machines, la technique, tout ça prend beaucoup d’importance et chacun doit trouver la configuration qui lui convient.

Il y a beaucoup de manières de jouer un live de musique électronique, les degrés de jeu et d’interaction sont variables d’un artiste à l’autre. Mais en définitive, grâce à toute cette technique, l’objectif est de prendre plaisir à interpréter, à rendre vivante la musique que tu composes dans ton coin.

Pour ma part, mon setup actuel est composé d’un sampler - sequencer, d’un synthé monophonique et d’effets.


Alors jouer dans le cadre du Mirage festival, ça te parle ou tu es juste content de mettre un peu d'ambiance pour la clôture de la semaine du bazar art numérique ?

Oui ça me parle bien sûr, parce qu’en tant que plasticien faisant de l’image et du son, je me sens parfaitement à ma place.

En plus, je suis particulièrement content de jouer au Transbo parce j’ai joué ici il y a plus de 10 ans avec mon ancien groupe. 


Tu joues avec Kangding Ray, un ''artiste'' français exilé à Berlin, qui sort de très jolis disques sur les labels les plus artysclassos du monde (Raster Noton, Stroboscip Artefacts). Ça t'impressionne pas j'espère ?

Je ne me pose pas trop ce genre de questions. En septembre dernier, j’ai joué avant Richie Hawtin, je pouvais là aussi être impressionné !


Allez, comme au Transbo, le but c'est de aussi de faire découvrir et de focuser sur la scène locale, peut tu expliquer aussi ton univers et finalement comment tu décrirais ta musique ?

Je dirais que c’est une musique qui peut parfois être opérante pour la danse - elle adopte certains codes de la dance music - mais pour rapidement les détourner, les malmener.

Tu sais, je suis de la génération de la new beat, j’ai écouté ça en boucle mais j’ai surtout écouté à partir de cette époque, du punk, de l’indus, de la no wave, bref des choses qui aujourd’hui viennent altérer mon son, inévitablement. J’aime aussi la musique expérimentale, mais je trouve intéressant dans ce cadre de proposer malgré tout une certaine efficacité, car l’expérimentation permanente est aussi une facilité.

On peut dire aussi que ma musique est mélancolique et sombre, tout comme mes photographies, certainement une manière pour moi d’intensifier ensuite un rapport lumineux au monde (c’est le sens de Fulgent qui veut dire éblouissant).

Une sorte de Lamentate électronique et un peu dansant…    

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En live dimanche 1er mars au Club Transbo

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Propos recueillis par Cyrille Bonin