INTERVIEW DER KOMMISAR

 

Nouvelle collaboration entre Der Kommissar aux illustrations et Alain de Raclure au design pour l'apéro graphique SPACE IS THE PLACE. 

DER KOMMISSAR, déjà le nom, ça vient dʼoù ? 
Pour m'inscrire sur le forum internet d'ALICE DONUT, groupe très important dans ma jeunesse, il fallait un pseudo.  N'étant à l'époque pas coutumier des avatars, j'en avais aucune idée... Mon complice de NED, Nico m'a dit avec flegme : "T'as qu'à mettre Der Kommissar". Ca collait très bien avec le côté dogmatique et autoritaire que je pouvais avoir à cette période. Et ensuite c'est resté.

Peux -tu nous faire un petit rappel de ton histoire et de tes ʻʼactivitésʼʼ ? 
Né à Lyon, tombé dans le DIY à l'adolescence, éduqué musicalement par une certaine scène noise bien implantée localement à la fin des 90's, devenu illustrateur par nécessité de faire des artworks et des affiches pour les groupes et concerts auxquels on participait que ce soit avec NED, S.K. records ou Grrrnd Zero, happé ensuite par la dance music... Musique et dessin sont pour moi étroitement liés. Actuellement, je sérigraphie avec les éditions A Mort un livre en pop-up et travaille sur un scénario de BD avec Ivan Brun (Prof. Fall, à paraître prochainement chez Tanibis), tout en continuant de danser la nuit avec mon projet solo weirdo house (Commando Koko)

Quelles sont tes influences ? 
C'est très vaste, graphiquement, cela peut aller de l'imagerie des années 30 aux séries B des années 70/80, tout en piochant chez Raymond Pettibon, Jack Kirby, Go Nagai, les artistes de rues africains et les primitifs italiens. 

Cet apéro graphique s'appelle Space is the place. J'imagine qu'il y a un clin d'oeil à Sun Ra, mais aussi rapport à ta fascination pour l'espace, j'ai juste ? 
Dur de nier l'évidence, mais Space is the Place est aussi une référence au Jonzun Crew et à Newcleus, deux groupes d'electro hip-hop dont je suis fan. Quant à l'espace, oui... Ultime frontière où les rêves, tous comme les pires cauchemars sont encore permis.

On peut en savoir un peu plus sur le contenu de l'expo ? 
Avec Claire des éditions à Mort (mon binôme avec laquelle on édite des livres en pop-up), on a voulu retracer et rendre hommage aux graphismes qui nous ont inspirés pour notre prochain livre (un livre en carrousel intitulé SPACE OPERA). On a donc sélectionné des images en rapport avec les thèmes que l'on a abordés, des références somme toutes assez classiques mais délirantes de la science fiction stellaire. Du safari dans l'espace au sexe en orbite en passant par les robots en carton-pâte, on a tenu a privilégier, sans moquerie, un certain côté kitch, car c'est l'aspect débrouille et bouts de ficelle qui stimule le plus notre imaginaire.

Comment tu vois ton métier de graphiste, ou au sens plus large, ton métier d'artiste ?
Une certaine forme de liberté, qui la laisse une grande place pour arpenter les chemins du Rêve.  Avoir l'illusion de faire ce que qu'on veut de sa vie. 

Et du coup quʼest ce que tu crois quʼil va se passer pour toi dans les années qui viennent ?
Je n 'ai pas pour habitude de me projeter dans l'avenir. Si je suis encore de ce monde, il y a fort à parier que je continuerai à faire ces choses pour lesquelles je suis né. 

Premier disque acheté ? 

Je ne me souviens plus précisément, je dirais Rita Mitsouko "Marc et Robert" ou Étienne Daho "Pop Satori" ! Mon premier disque offert en revanche est une certitude : Trans Europe Express de Kraftwerk (merci papa)

Premier groupe ou émotion graphique qui tʼa donné envie de faire ça ? 

Musicalement :  Alice Donut. Graphiquement... Jano : "Le Zonard des étoiles"

Dernier groupe ou artiste sur lequel tu as craqué ?

Houlala, en ce moment je suis bloqué funk 80's, donc pas trop de nouveautés en dehors d'edits ou de trucs référencés ghetto house à la Unknown to the Unknown. Pour la funk, je suis obligé de citer Slave.

Premier concert auquel tu as assisté ? 

Là encore mes souvenirs sont flous... Pour la gloire, citons Bérurier Noir à onze ans dans les jupes de ma mère ou Kid Créole and the Coconuts devant le slip de mon père.

Dernier concert auquel tu as assisté ? 

Magda chez vous la semaine dernière. 

Première émotion amoureuse ? 

There's no beginning, there's no end.

Première émotion esthétique ? 

La constellation d'Orion par une nuit d'hiver.

Première fois au Transbordeur ? 

Fishbone en 1993.